On the road again and again De bon
matin, la compagnie s’est étoffée au fil
des haltes,
pour se compter au complet quand Jacques, le pilote, nous a rejoints
aux portes
d’Angers. Première réunion de groupe au Mans, histoire de digérer, par
un petit
déjeuner en commun, les frustrations nées d’un lever trop précoce.
Ensuite,
nous avons foncé droit sur Alençon, premier bastion normand de notre
équipée.
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Maison natale
de Ste Thérèse de l'Enfant Jésus
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Cathédrale de Sées
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Alençon Préfecture
de l’Orne,
Alençon se réveille tard le dimanche matin. Dans les rues désertées,
faire le
point en prenant la porte de la cathédrale pour amure a été aisé.
Quelques
pièces d’architecture intéressantes, une duchesse brûlée vive à Paris
(dans
l’incendie du Bazar de la Charité) et l’empreinte de sainteté laissée
par la
famille Martin-Guérin concourent à rapprocher Alençon de Rouen. Guidés
sans nul
doute par l’Esprit, les vaillants explorateurs se sont retrouvés, sans
concertation aucune, au même endroit : la maison natale de «la
petite Ste
Thérèse ».
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Sées Siège épiscopal et palindrome élégant, Sees n’aurait guère
retenu l’attention, n’était la dévotion fidèle des cruciverbistes. La
cathédrale et les halles sont des constructions estimables. Précisément, c’est
en ce dimanche qu’on célébrait le 7ème centenaire de la dédicace de
la cathédrale. Comme nous étions attendus ailleurs, nous avons renoncé à
prendre part aux festivités de l’après-midi. Cette défection a dû froisser en
haut-lieu puisqu’après notre départ, les conditions météorologiques n’ont pas
cessé de se dégrader.
Vimoutiers Halte déjeuner dans cette
bourgade, vouée au culte de Marie Harel. Celle-ci réalisa, en 1791, la
miniaturisation du fromage de Brie pour en faciliter la mise en boîte. Le
produit, baptisé du nom du lieu de sa création (Camembert), constitue, à l’égal
du cidre, un totem du Pays d’Auge. Il a connu une grande diffusion à l’ère
industrielle, qui fait le miel de tyrosemiophiles
acharnés. De la collection au musée, le chemin est tracé. Avec cette difficulté
toutefois : comment les pratiques momifiantes du musée peuvent-elles être
appliquées sur un produit réputé plutôt coulant ?
Sur les routes du Pays d’Auge Sur la route des fromages
(Camembert, Livarot, Pont-l’Evêque) et des pommiers, la pluie « made in
Normandy » ne nous a pas quittés. Une halte à Lisieux figurait au
programme, manière de fermer la boucle entamée à Alençon. Las, les conditions
atmosphériques, les restrictions apportées à la circulation automobile et le
grand concours de processions en ce dernier dimanche de septembre, nous ont
interdit l’escale et contraints à mettre le cap sur la côte. En prémisse aux
boucles de la Seine, inscrites au menu du mardi 28, Jacques nous a offert un
crochet qui enfilait les ponts de Normandie et de Tancarville. Dans l’entre-ponts
de la rive droite, la route s’inscrit entre les falaises calcaires de St Vigor
d’Imonville, dont la blancheur ne doit rien aux détergents, et la raffinerie
Total plutôt concernée par le nettoyage des plages. Au terme de cette escapade,
prolongée à l’entrée de Honfleur par des tours magistraux de certains
rond-points, nous sommes arrivés, ponctuels, à la coupée du « Rhône
Princess ».
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Port de Honfleur
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Honfleur et
Deauville Tout oppose ces deux sites
touristiques voisins. L’un est un village de marins qui enserre son vieux
bassin depuis des siècles, tandis que l’autre est un lotissement artificiel, né
au Second Empire, qui aligne ses villas prétentieuses le long du rivage. En
cette période de l’année où l’afflux des touristes se fait plus mesuré, le
charme de Honfleur n’en est que plus perceptible. A l’opposé, les planches de
Deauville, naufragées sur la plage abandonnée, distillent un indicible ennui.
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"Les Planches" à Deauville
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Productions
normandes Sur le chemin de retour
vers Honfleur, nous avons observé une halte « chasse-spleen »
destinée à nous requinquer et à soutenir l’économie locale. Cidre, pommeau et
calvados n’ont plus guère de secret pour nous, même si certains seraient prêts
à redoubler les travaux pratiques. Après le dîner sur le « Rhône
Princess », démonstration en costume XIXème siècle, de danses folkloriques
normandes. Une fois nos hôtes débarqués, il se faisait l’heure d’appareiller et
de suivre la route nautique de leurs ancêtres vikings.
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Dégustation de Calvados
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Rouen Courte
halte dans l’antique Rotomagus qui nous fait les honneurs de son crachin
typique. Visite trop brève du cœur de la cité dont les constructions, fortement
empreintes de gothique flamboyant, remontent majoritairement à la fin du moyen
âge. C’est là une période charnière pour la Normandie. Tandis que l’Angleterre
s’enfonce dans la guerre civile entre York et Lancastre, la province enterre le
pacte féodal passé avec les Plantagenets et va s’ancrer irrémédiablement dans
le giron du roi de France, Charles VII. Sur la place du Vieux Marché, une
église de construction contemporaine (1975) perpétue le souvenir de Jeanne
d’Arc. Celle ci, personnage énigmatique mais figure mythique intemporelle, fut
d’abord un catalyseur des énergies avant de déchoir, victime du cynisme des
politiques et de l’ingratitude des princes.
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Rouen - Le Gros Horloge
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Trafic fluvial sur la Seine à Rouen
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Rouen - Palis de Justice XVIème |